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Maurice Berger

un officier de gendarmerie français (Riom)

Maurice Berger, officier de gendarmerie à Riom dans le Puy-de-Dôme, faisait partie de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA). Il ne ménageait pas ses efforts pour sauver les Juifs. La famille Herz avait fui l’Allemagne en 1934 pour chercher refuge en France avec leur fils Herbert, qui n’était alors qu’un enfant. Ils s’installèrent d’abord à Dijon, puis, après la défaite en 1940, ils passèrent en zone sud non occupée et furent assignés à résidence à Châteauneuf-les-Bains. Herbert était pensionnaire à Riom.
Après avoir passé son baccalauréat, il rentra chez ses parents en juillet 1942. Dans la soirée du 26 août, la police française se présenta au domicile de nombreux Juifs de Châteauneuf et en arrêta plusieurs ; les Herz furent épargnés. Ce jour-là, Herbert s’était rendu à bicyclette à Riom pour renouveler sa carte d’identité. Sur le chemin du retour, il fut interpellé par la police et conduit au commissariat de Riom. Il était légèrement vêtu, et on lui permit de téléphoner à ses parents pour demander une valise de vêtements. Le commissariat ne disposant pas de cellules pour garder les prisonniers la nuit, le jeune homme fut conduit, à pied et poussant sa bicyclette, jusqu’au poste situé dans le centre ville. Passant devant une boulangerie, Herbert demanda la permission de s’acheter du pain. Le boulanger le reconnut, comprit la situation et lui vendit du pain sans lui demander de tickets d’alimentation. Peu après l’arrivée du jeune prisonnier au poste de police, le commandant le fit venir et lui déclara : « Jeune homme, je vais vous libérer. Vous allez complètement oublier où vous avez passé la soirée. N’en parlez à personne. Partez, et que je ne vous revoie plus. » Herz sauta sur sa bicyclette et rentra chez lui. Le commandant était Maurice Berger ; il venait de recevoir un coup de fil du directeur de l’école du jeune Juif, qui avait appris par le boulanger que son élève avait été arrêté.
En décembre de la même année, Berger sauva également - au mépris des ordres de ses supérieurs - la vie de huit membres de la famille du tailleur Wasjbrot qui s’étaient enfuis de Paris et avaient trouvé refuge dans la petite localité de Davayat, dans le Puy-de-Dôme. Il les fit prévenir par sa secrétaire qu’une rafle de tous les Juifs du village devait avoir lieu le lendemain matin.
Les Allemands découvrirent le nom de Berger et de dix-huit de ses camarades sur des listes de membres de la Résistance trouvés lors d’un raid sur un quartier général clandestin de l’organisation. Arrêté, Berger fut déporté à l’est. Il mourut du typhus le 27 avril 1945 au camp de Flossenburg, vingt-quatre heures seulement avant la libération de son camp par les Alliés.
Le 12 mars 1996,YadVashem a décerné à Maurice Berger le titre de Juste des Nations. (Dossier 7042)

Commentaires

  • Le 6 octobre 2013 à 21:07, par Agnès BERGER petite fille de Maurice BERGER En réponse à : Maurice Berger

    Recevez toute ma gratitude pour votre article sur mon grand-père Maurice BERGER qui est décédé en déportation à Krépenice, Janowice le 27 avril 1944 de froid, de mal nutrition, de torture, du typhus.... J’admire son courage et sa lucidité devant la gravité de la situation de cette époque et en même temps j’aurai tellement aimé le connaître. Mon père avait 13 ans lorsque son propre père Maurice BERGER est "mort pour la France".
    Il existe aussi une exposition "Désobéir pour sauver" Hommage aux Justes qui est très intéressante.
    Un simple merci est insuffisant pour l’hommage que vous lui avez rendu. La famille Berger est très touchée par votre devoir de mémoire. Ce drame familial est lié au drame de l’histoire de la seconde guerre mondiale ou inversement... Nous faisons tous partie de la Grande Famille Humaine.