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Juliette Bazille

une épicière (Carcassonne) :

Lorsque les Allemands occupèrent Paris, la famille Dreyfus - Madeleine, qui était veuve, et ses trois fils (nés en 1929,1933 et 1936) ainsi que sa tante - se sauvèrent à Carcassonne, dans le département de l’Aude, c’est-à-dire dans la zone non occupée.
Madeleine Dreyfus se lia d’amitié avec Juliette Bazille, propriétaire d’une épicerie située à une centaine de mètres de l’appartement loué par les Dreyfus. Juliette ne savait pas très bien ce qu’était un Juif, n’en ayant jamais vu avant la guerre. Pour elle, ces réfugiés qui venaient faire leurs achats dans son magasin étaient des êtres humains comme les autres.

Lorsque les Allemands entrèrent en zone sud en novembre 1942, Juliette devint membre d’un groupement local de la Résistance. Sa tâche était d’autant plus difficile que son mari, lui, collaborait avec l’occupant. Elle dut donc faire preuve de la plus grande prudence dans ses activités clandestines comme dans l’aide qu’elle apportait à des gens comme les Dreyfus.
Elle trouvait des élèves à Madeleine, qui gagnait ainsi de quoi faire vivre sa famille, en donnant des leçons particulières en diverses matières. Juliette Bazille lui fit connaître des enfants dont les parents pouvaient payer en nourriture car ils avaient les moyens et les contacts nécessaires. Elle invitait aussi la jeune femme et ses enfants chez elle ; les garçons jouaient avec ses fils et Madeleine avait à qui parler...

Au début de l’année 1943, Juliette apprit, par ses contacts dans la résistance, que les Allemands s’apprêtaient à arrêter et déporter les Dreyfus vers l’est. Elle se hâta de leur procurer de faux papiers et les cacha lorsque les gendarmes vinrent les arrêter.
Les Dreyfus purent ensuite partir pour Vacquiers, village situé à une centaine de kilomètres de Carcassonne, et furent ainsi sauvés. Ce n’est qu’après la Libération qu’ils rencontrèrent à nouveau Juliette. Les Dreyfus rentrèrent à Paris mais restèrent en contact avec elle jusqu’à sa mort.
Le 23 mars 1995, Yad Vashem a décerné à Juliette Bazille le titre de Juste des Nations. (Dossier 6506)